Intenses performances

Une version peu connue de la photographie est son occurrence sous forme de performance. À l’opposé de son existence durable dans les albums et les archives, il s’agit ici d’une présence toute éphémère. L’œuvre n’existe qu’au moment de son exécution, quand l’artiste agit face à son public. Pas de temps antérieur, pas de possibilité de retouche, peu de répétition préalable ou de correction à postériori. Le risque est fort, le moment intense.

En proportion inverse au risque et à l’intensité du moment, l’œuvre a peu de valeur marchande. C’est même l’une des motivations des performances : déjouer le marché.

Pour son 15^e anniversaire, moment fugitif par essence, Immixgalerie a choisi de présenter des performances. Filmées, photographiées à leur tour, totalement éphémères ou riches en restes, l’essentiel reste néanmoins toujours le même : le moment de l’actuation, moment court et dense passé avec le public. Et pour certaines le spectateur est invité à s’exposer à son tour ; il y aura donc performance interactive et risque partagé .

Carlo Werner (commissaire)

La bibliothèque qui brûle, performance photographique et littéraire qui a eu lieu le 23 avril 2022, est la rencontre avec le public autour d'une série de photographies brûlées, des images devenues objets uniques à toucher, humer, se passer de main en main. Ce sont aussi des textes lus, des histoires qui s'entrelacent et sautent les barrières du temps. des livres aimés, donnés et partagés. Surtout, il y a l'émotion de la rencontre et de la transmission entre personnes, comme un hommage à l'altérité, pour qu'elle ne fasse pas peur.